P.r.o.t.o.c.o.l. L’acronyme est partout dans la ville mais personne ne sait quand il est apparu. Peut-être au lendemain d’une élection dont on n’attendait plus rien. Comme pour prédire un événement. Ou annoncer une catastrophe.
Dans les rues, sous l’œil des caméras de surveillance, en attendant on s’affaire. On bosse, on fait la manche, on marchande un peu de plaisir, on pédale, on traque, on nettoie, on tabasse, on recrute, on se planque, on pointe au chômage, on fraude, on insulte, on enterre ses morts. Car oui, on meurt aussi, même parmi les rats qui grouillent et fouissent à l’affût d’un peu de chair tendre.
Dans sa mosaïque de voix, P.r.o.t.o.c.o.l. dit une colère et l’indifférence, l’impuissance et la terreur qu’elle entraîne inexorablement lorsque les marges une à une se referment.
1 Ce roman inventif, addictif et foisonnant, où l’humour est une arme de subversion puissante.
2 Alliant l’exigence formelle et le pur plaisir de lecture, Stéphane Vanderhaeghe tend un miroir déformant à notre monde au bord de l’implosion.