Érik Bullot
Pessoa et le cinéma
Le jeu des hétéronymes comme dispositif cinétique et chambre de miroirs.
La manière dont Bullot rapproche Pessoa du cinéma n’est pas sans rapport avec la réflexion qu’il poursuit lui-même depuis des années sur l’actualisation du médium au-delà de son sanctuaire (salle de cinéma, projection, etc.), condensé dans un principe minimal qui, souvent, tient de la pure virtualité. Avec Pessoa, Bullot tient une figure qui participe de cette hypothèse d’un cinéma mental, théorique, transcendant. Réalisant quatre découpes dans sa création et dans sa vie, son précis Pessoa et le cinéma se propose de tester des lectures distinctes allant de la plus balisée (des bouts de scénario écrits par Pessoa) et jusqu’à la potentialité (Alvaro de Campos en artisan d’un « cinéma psychique ») pour y dénicher les indices éventuels d’un tropisme filmique.
Victor Morozov
Débordements