«J’ai tiré, il est tombé dans le caniveau. Je me souviens du bruit. Sourd. Un sac de terre sur le pavé. Je ne savais même pas qui c’était. Après je lui ai encore donné des coups de pied. La haine. Je ne croyais pas que c’était possible, haïr à ce point. Haïr un inconnu qu’on vient de tuer. Haïr un mort. Je ne sais pas combien de fois il aurait fallu que je le tue pour cesser de le haïr.
Mes coups de pied l’ont fait rouler jusqu’au bord du quai. Il est tombé dans le canal entre deux bateaux. Je l’ai vu disparaître dans l’eau noire.»
Je tue mon père sans le savoir. Tu veux comprendre pourquoi. Elle, Il devait la tuer. Nous n’en savons pas plus. Vous non plus. Ils se demandent ce qui a bien pu se passer.
Il y a une voix…. Michel Vittoz structure son texte de façon spécifique, ça nous permet d’avoir énormément d’empathie avec tous les personnages… C’est une sorte de Tétris que l’on construit devant nous. Il nous parle de tension au sein d’une famille, de la guerre, de collaboration, de magouilles au sein de gouvernements… Un pur roman noir…. Bref grosse réussite.
On ne peut pas ne pas évoquer le côté tragédie shakespearienne de ce roman. Ça défouraille et ça meurt quand même beaucoup ! Celui-ci entremêle, qui plus est, des rapports familiaux compliqués, des manipulations et des faux-semblants, des trahisons et des coups fourrés. […] Ce roman noir est une réussite de bout en bout.