A la mort de son père, Malcolm glisse dans un monde d’illusions dans lequel ni peine ni amour n’ont de réalité. Sa tante préférée, chez qui il est amené à vivre avec sa mère, s’occupe d’un hospice. Elle est depuis longtemps prisonnière de ses propres rituels liés au deuil et qui confinent au fanatisme et à la terreur. Dans cette maison, qui n’est pour Malcolm qu’un immense NON, tous deux se retrouvent à vivre l’enfer d’une relation pervertie où douleur et désir sont entremêlés.
Le Son de ma voix (Prix Millepages 2004 du meilleur roman étranger, Prix Lucioles 2005) fouillait l’obscur où peu osent se rendre. Visites de nuit va au plus profond du tourment en dressant le portrait d’un préadolescent en quête de lumière, d’absolu. Un roman envoûtant, subtilement conçu par un maître du côté sombre de l’âme humaine.
L’écrivain écossais Ron Butlin a l’art de se tenir au plus près du détail où se noue l’intense de l’émotion ou de la souffrance.
En quatre séquences Soir, Obscurité, Nuit, Matin , l’auteur décline une relation infernale et pervertie entre Malcolm et «tante Fiona». Douleur et désir s’y livrent un bras de fer où la face sombre de l’âme humaine est mise en scène de plume de maître.