« Là où j’entrevoyais le bout d’une histoire, je m’aperçois qu’il n’y a pas d’histoire. Qu’il n’y en aura jamais. A peine quelques pleins, quelques déliés, qui flottent comme des branches de bois mort à la surface d’un fleuve. Maintenant je n’ai plus d’autre alternative que de vous inventer, à chaque instant de mon amour réel pour vous. Je suis devenu le fruit blet d’une fiction .»
Passent en quelques pages, les questions si essentielles qui nous obsèdent autant que la vie et la mort sont inextricablement liées. La plume de l’auteur est douce, juste, légère, précise. Elle n’insiste jamais, se contente de souligner d’un trait fin à peine marqué. Sa colère est paisible, son chagrin élégant, son regard indulgent. Son texte est lumineux.
Dans ce récit humble et puissant, Frédéric Fiolof rend un hommage d’une rare dignité à ses parents. Finir les restes ou trouver, dans la non-acceptation , une langue pour dire les riens qui subsistent à la perte, l’obstruction de continuer, orphelin […] Détours et fictions minuscules pour affronter ce qui ne saurait se dire dans son évidence.