Orze, un village bombardé en 1916, a été transformé depuis en zone rouge interdite au public. Des fouilles archéologiques y révèlent une activité géomagnétique anormale et les vestiges d’un ancien culte chthonien. Ceux qui s’y rendent en reviennent inexplicablement changés. Trois inconnus — Laszlo Assenzio, surnommé Little Nemo, le premier «spacien», Adna Szor, une musicienne en deuil, et Sylvia Pan, une femme en quête de racines — se confrontent tour à tour aux mystères d’un territoire marqué par les révolutions croisées du règne naturel et de l’homme.
Roman-monde d’un éclat sombre, juxtaposant les époques et les voix, L’Enigmaire explore les arcanes du vivant et nous invite à repenser la violence de la création et celle de l’homme. Ecrit en hommage à Andreï Tarkovski, il donne voix à l’esprit des lieux. Et couronne un travail de réflexion poétique quant au rapport au terrestre en s’articulant autour de deux pensées, celle d’Elisée Reclus qui écrivait : « L’homme, c’est la nature prenant conscience d’elle-même » ; et celle de Gary Snyder : « Les profondeurs de l’esprit, l’inconscient, sont nos propres étendues sauvages ».
Sous la pluralité de ses strates, sous la magnificence de sa langue, Pierre Cendors à nouveau captive, inquiète dans sa tentative de faire de l’espace du dedans l’espace romanesque, l’exigence de l’acuité et de l’ardeur. […] Le terme chef-d’œuvre vient comme premier qualificatif, lecture indispensable, un des plus grands auteurs du moment.
Pierre Cendors rend hommage à Andreï Tarkovski dans une fiction sombre et futuriste […] Formellement ambitieux, ce roman d’après la catastrophe interroge la quête des origines, la capacité de l’humain à vivre sur Terre et à cohabiter avec les autres vivants, notre besoin de mythes et de représentations.