Enigmatiques ou délirants, les fragments dont ce livre fantasque est constitué sont, tout comme ce que le physicien Paul Ehrenfest a nommé «la catastrophe ultraviolette», d’évidentes aberrations.
D’une logique imparable, ils empruntent aux codes du rêve, du cinéma et des séries aussi bien qu’à la physique quantique, dont il n’est ici pourtant jamais question, ou de manière très implicite. On y croise un maître-nageur à huit bras, un certain Lomax, le sosie de François Berléand, un éléphant-machine, un guéridon ou encore Patrick McGoohan dans Le Prisonnier.
La clarté dans l’inacceptable, l’absurde en ébullition. Le monde est fou ? Quelle jouissive catastrophe !
Pierre Barrault publie ces jours-ci un petit livre étonnant, le plus original que j’ai lu depuis plusieurs mois. J’en suis même à me demander si ce n’est pas un chef-d’œuvre; il faudra le relire d’ici quelque temps, pour trancher.
C’est délirant, mais très logique en même temps […] l’auteur accomplit l’exploit d’immerger le lecteur dans un monde science-fictionnesque totalement fou, mais en lui donnant l’impression de tout comprendre.