Ils sont quatre : l’armailli (ou maître-fromager), l’aide-armailli, le vacher et le porcher. Avec eux, les vaches, les cochons, la chèvre et le bouc, deux chiens, un chat, des poules et leur coq. Et pour seule femme la bergère du chalet voisin.
En quelques trois cents proses brèves, qui sont autant d’images fortes, Arno Camenisch raconte leur quotidien : la routine, les corps à la tâche, les rapports de force, la frustration et les rêves, le temps qu’il fait ou qui passe et l’irruption inattendue d’autrui dans leur monde.
Récit documenté et burlesque d’un été sur l’alpage, dans la surselva des Grisons, Sez Ner donne à entendre une musique malicieuse, déchirante sous son apparente légèreté.
Réédition du premier volume de la «trilogie des Grisons», d’un burlesque aussi malicieux et précis qu’un carreau d’arbalète […] le rire y semble contenu, dans le double sens du terme : il est là sans y être, bien mieux porté par une sorte d’implicite imperturbable que par une quelconque mécanique du gag.
Depuis Roorda et Cingria, la Suisse ne nous avait pas paru aussi plaisante. Arno Camenisch, qui rafle d’ailleurs prix sur prix parce que la qualité de son inspiration rejoint aimablement son souci d’écrire une langue nerveuse que l’on rêve d’entendre sur scène