Rien (qu’une affaire de regard)

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Philippe Annocque

Rien (qu’une affaire de regard)

Ce premier roman de Philippe Annocque est un journal intime, en éclats, caillasses d’émotions, graviers de mots, ponctuation bousculée, talent évident, entrain, sincérité. On croit que c’est à feuilleter, comme beaucoup d’autres, et puis non, c’est à lire, encaqué dans son lit.

Jacques-Pierre Amette Le Point

Un jeune homme se lance dans diverses entreprises — littéraires, amoureuses, théâtrales — et se regarde agir. De l’hiver à l’été, le récit se fragmente, le lâche dans un lit pour le retrouver sur un quai de gare, à agir ou à ne rien faire ; la différence n’est pas flagrante. Si sa pensée toujours nous est présente, comme en inflation, c’est peut-être parce qu’elle est seule finalement à avoir une réalité ; à être capable de transformer le protagoniste d’une série de ratages en un esthète collectionneur.

Le premier roman de Philippe Annocque joue sur les fragmentations narratives pour décrire des errances très contemporaines. Son (anti) héros est un naufragé sur une mer saumâtre, dont il est le seul à pouvoir trouver la voie. […] Une écriture blanche, acérée. Un style sec, sans afféteries.

Sébastien Le Fol Le Figaro

Servi par une écriture minimaliste, ce premier roman esquisse le portrait d’un jeune homme en retrait du monde où s’agitent frénétiquement ses contemporains.

Emilie Barian Blast
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Philippe Annocque Philippe Annocque

Philippe Annocque

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C’est une affaire de regard, sans doute, qui fait le charme de ce récit, mais aussi de ton. A la fois distancié, d’une ironie légère, jouant sur le décalage entre un propos anodin et le caractère joliment précieux du commentaire.

Isabelle Rüf Le Temps

Tout faux
Herbert, 20 ans, s’est fait une spécialité de louper tout ce qu’il entreprend. Côté femmes, entre Aurélie fuyante, Christine sûre d’elle et quelques autres, le séducteur se frappe d’impuissance. Côté actes, ce roman auquel il ne croit pas trop languit sur sa machine à écrire, et, c’est sûr, sa carrière théâtrale restera embryon. Mais c’est avec une délectation méticuleuse que le jeune homme contemple et analyse ses ratages. Un premier roman allègre et bien mené, une réussite tirée d’échecs.

J.R. Femina, magazine suisse

Ce premier roman sur l’adolescence finissante frémit d’une ironie pétillante et multiplie les scènes cocasses avec une sorte de naïveté savoureuse. Il met à nu les tribulations réflexives d’un type qui ne sait pas quoi faire de sa vie, hésite, essaie, échoue, recommence et laisse filer. L’écriture fixe avec une acuité désarmante le fil obsessionnel de la conscience, comme une longue voix intérieure ininterrompue. La démarche n’est pas neuve, mais le résultat fort sympathique et plutôt distrayant.

Anne-Estelle Leguy Ciné-Libre

Un texte très écrit, travaillé, serré.

Rien (qu’une affaire de regard) est une sorte d’épopée de l’échec passionnante. Les rêves, les faiblesses et même la vanité du héros deviennent le reflet des nôtres, tant l’auteur sait nous rendre son personnage attachant et fraternel.

Ariane Charton Urbuz.com

Rien est le récit de ce qui n’arrive pas au héros Herbert, défini par son impuissance physique avec les femmes, son impuissance à écrire, parfois, son impuissance à aimer et à se relier aux autres êtres qu’il ne fait qu’effleurer de façon asymptotique. Mais “ce n’est pas grave”, le personnage passe le long, se perd dans le brouillage spatial et temporel où tout se rejoint, sans jamais atteindre l’exactitude du vécu. Déconnecté du monde et dans le même temps, l’analysant d’un regard pénétrant, Herbert cherche à y entrer, mais rien.

Elle Bruxe, lectrice

Le jeune homme suivant s’appelle Herbert Khan. Puceau comme on peut l’être au sortir du lycée, il souhaite écrire pour maintenir une certaine cohésion entre lui et ses « confrères », comme il nomme ses copains de beuverie. Herbert passe beaucoup de temps en RER, métro et autres APTR de banlieue. « Il aime ça le train. » Nous aussi, ça tombe bien. La meilleure façon de faire défiler sa petite vie, se projeter, se repasser la bobine… Le problème d’Herbert, c’est qu’au moment propice, « je n’arrive pas à faire l’amour », dit-il à Christine, tout en songeant à Aurélie, laissée insatisfaite, croit-il, sur son lit. Sans l’accomplissement de certaines choses, l’on s’imagine perdu pour l’autre quand c’est du manque que peut jaillir un attachement durable. Rassurez-vous : Herbert, comme son homonyme Albert, intégrera bientôt la philosophie zen. Mais jouira-t-il ?

Philippe Di Folco Nova Magazine