Fraîchement débarqué au Québec, un écrivain français se retrouve catapulté dans le monde remuant des garderies montréalaises.
Croisant la route de Lulu l’hyperactif, de Mathieu le Zen Master ou de Tiah la princesse inuit, il apprend à connaître « la Belle Province » à travers ses enfants, ses éducatrices, ses routines et ses grèves.
Galerie de portraits, compilation poétique et mordante de deux cents journées de travail, Ça fait longtemps qu’on s’est jamais connu est la découverte d’un Québec carrefour pacifique de toutes les cultures, où les langues se mêlent dans un joyeux désordre identitaire. Un Québec frappé de plein fouet par l’austérité, qui « ferme sa yeule et s’organise ». C’est aussi le témoignage d’un infiltré parmi des êtres fragiles, bouillonnants. Une déclaration d’amour aux petites gens, résistants magnifiques, excentriques et exaltants.
J’ai refermé ce livre avec un pincement au cœur qui m’a fait dire que j’y serais bien restée un peu plus longtemps dans ce joyeux vacarme littéraire qui nous livre un témoignage tendrement décalé de ces espaces colorés où tendresse, fantaisie, colères, dérapages non contrôlés, trop d’amour, manque d’amour, révolte, soumission, rêves toujours farfelus et coups de fou, font bon ménage et nous donnent à voir un éclatant portrait de société. Craquant coup au ❤️
J’aime les écrivains qui se mouillent dans la vraie vie. Et Pierre Terzian, un expat français, a fait ça avec son fabuleux récit Ça fait longtemps qu’on s’est jamais connu. Sorti au début de la pandémie, ce bouquin succulent est passé sous le radar de tous les grands médias. Mea culpa. Je me suis esclaffée tout du long. Quel talent pour la chirurgie au laser et l’infiltration sociale dans un milieu ignoré par la littérature.