Une station de ski miniature dans les alpes des Grisons suisses.
Paul et Georg attendent les skieurs en ce début de saison poussive et tuent le temps en jouant aux cartes, pelletant le peu de neige fraîchement tombée. Cette neige qui pourrait être la dernière, car demain est incertain. Les journées s’égrènent, rythmées par le ronronnement du téléski tandis que sourd, dans les récits et discours de ces « Vladimir et Estragon en bonnet de laine », une inquiétude métaphysique face à un monde qui n’est plus le leur.
Arno Camenisch ajoute à l’absurde le registre de la tendresse, là où ses compatriotes Friedrich Dürrenmatt et Max Frisch dénonçaient avec virulence la cécité hypocrite d’une Suisse au-dessus de tout soupçon.
Un roman drôle teinté de mélancolie sur une station alpine qui se languit de voir revenir la neige, et la prévisibilité d’une vie en fuite. Traduction virtuose de Camille Luscher.