Le calendrier est un réservoir de fictions. Le temps passant, les pierres blanches dont il est marqué se sont accumulées au point de former une sorte de sable. Didier da Silva a arpenté cette plage avec méthode, armé du tamis de ses goûts et intérêts, prêt cependant à se laisser séduire par les suggestions infinies du hasard, troubler par les provocations de la providence. Une année durant, il a rêvé que le monde voulait dire quelque chose, que chaque jour était un roman, un conte moral, un rébus ou une mise en garde, une énigme et sa solution. « J’ai vu naître et mourir —c’est une constante : on meurt beaucoup au fil des siècles —, et pour tout dire, j’en ai vu de toutes les couleurs. Guidé par la loi des contrastes, j’ai exploré le nuancier du temps. Souvent, c’était très amusant.»
Didier da Silva Chronopathe. Le style, aux sens littéraire et mental, de Didier da Silva est ce qui fait tenir dans un équilibre si stable et si instable cet assemblage d’assemblages.
Didier Da Silva effeuille les disparus pour mieux en entrecroiser les destins. Rêveries un rien funèbre, ébauches de récits, Dans la nuit du 4 au 15 fige la vanité de nos vies, mêle la grandeur et la mesquinerie, l’horreur et ses improbables dépassements, avec élégance et humour, dont chaque jour l’Histoire nous abreuve.