L'Inamour

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Bénédicte Heim

L'Inamour

Avec patience et acuité, par la création d’un regard hors normes, véritablement singulier jusque dans les moindres détails de son langage, Bénédicte Heim exhume ici toute la vacuité du discours méritocratique traditionnel (et de son nuage fumigène bourgeois), avec sa visée moralisatrice en réalité presque uniquement socio-économique. Utilisant avec un extrême brio, au cœur de sa tragédie qui n’est pas uniquement domestique, les rusées figures-relais d’un prêtre et d’une petite voisine vivant dans une famille qui n’est pas, elle, vouée à l’inamour, elle nous offre un poignant détricotage de ce qui est bien, au fond et depuis longtemps, « DÉJÀ MORT ».

Constantin perçoit tout avec une acuité exacerbée. Il est inadapté. Despotique et implacable, son père ne vénère que la force virile, la réussite, les conquêtes conformes. Constantin est à ses yeux un raté qu’il convient de normaliser. Autour de ce tandem ennemi gravitent la mère, bienveillante mais terrifiée, Ambre, la fille aînée, brillante donc épargnée, et Mano, la cadette, rongée par le mépris paternel.

Dans une prose cadencée, fiévreuse, au fil d’un monologue haletant qui épouse au plus près les perceptions de l’enfant, Bénédicte Heim raconte un carnage intime.

Une façon de dire par les gestes et le corps, un sens tendu du phrasé. Avec Bénédicte
Heim, les mots s’appellent et s’interpénètrent, engendrent mouvements et accords, cultivent l’altérité comme source d’éblouissement et de subversion […] C’est la folie pleine de panache d’un non qui est un oui souverain à l’amour, qui est distillée par ce roman parlé à la langue naïvement farouche.

Bénédicte Heim réussit le tour de force de donner à son héros un phrasé juste, évident, alors qu’il n’est qu’un maelström de sensations, d’une effervescence physique, d’une observation par des sens exaltés […] Et c’est un très jeune poète qui émerge alors des dernières pages, encore bien fragile, mais qui a miraculeusement survécu au conditionnement par le mystère salvateur des mots.

Anne Thouement Le présent défini
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Bénédicte Heim Bénédicte Heim

Bénédicte Heim

Bénédicte Heim est née en 1970 à Strasbourg. Elle est professeur de français dans un collège de banlieue parisienne. Elle vit à Paris. Elle est l’auteure...

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Dans ce roman prenant parfois la tonalité d’une fable et exaltant la difficile liberté d’être soi face à l’enfermement de l’éducation, Bénédicte Heim aborde ainsi tant l’enfer de “l’inamour” que l’illumination quasi sacrée de l’amour au travers du vécu d’un enfant différent […] ce texte percutant et bouleversant approchant au plus près l’intime célèbre le pouvoir libérateur de l’écriture poétique.

Emmanuelle Caminade L'or des livres

En 153 pages sans aucune ponctuation, rythmées par une tension ininterrompue qui empêche de reprendre son souffle un seul instant, Bénédicte Heim nous plonge au cœur d’un enfer psychologique dans un noir total, sans aucun espoir de lumière, celui d’un enfant mal aimé par son père qui hurle en silence son inamour, un cri dans la nuit, vers qui pourra l’entendre. Le silence lui répond.

Sans aucune concession, ce livre de Bénédicte Heim dégage une force impressionnante et interroge notre propre violence et notre condition de vivant. L’écriture est convulsive, syncopée, haletante, poétique, sans aucune ponctuation, elle arrive comme un torrent de vie car il y a une vie avant la mort.

Jean-François Rouzières Témoignage chrétien

Porté par une langue riche et vivante, pressée de raconter le dedans, L’Inamour raconte la lutte pour survivre aux ruines d’une famille détruite et explore l’intime avec délicatesse […] Bénédicte Heim nous offre une expérience de lecture unique transcendée par une fureur éclatante qui coupe le souffle et serre le cœur.

Dans une langue magnifiquement idiote, dans un souffle mais aussi dans le malheur d’être réduit à celui qui ne saurait parler, Bénédicte Heim donne à entendre non le handicap mental, mais l’exactitude de la perception, les différentes traductions de la folie domestique.

Il y a des livres qui vous mettent une claque, Dont on se remet difficilement et L’Inamour est de ceux-là ! Un roman fiévreux, sans ponctuation, qui se lit d’un souffle. Une prose haletante, déchirante, immensément poétique. Une incroyable découverte !

Valérie Schopp L'Arbre à mots, Rochefort

Le pouvoir du langage est au cœur de L’Inamour. Un livre d’un seul souffle. D’une insoutenable beauté.

Chris49 Babelio

Un monologue percutant, au flux fiévreux et saccadé, dans son implacable mise en voix d’une enfance volée.

Jacques Josse remue.net

Entre roman et poème en prose, ce texte inclassable qui séduit par la fluidité et la tension de son écriture hors du commun, est en soi un manifeste sur le pouvoir du langage.

C’est très beau. Cela nous permet de considérer ce que l’on nomme folie comme une façon davantage sensorielle d’appréhender le monde qui nous entoure… et la narration le retransmet parfaitement !

Caroline Les Traversées, Paris

J’ai terriblement adoré L’Inamour qui m’a pratiquement autant bouleversée que Le démon de la colline aux loups. Et ce n’est pas peu dire !!

Coline Le Bateau Livre, Pénestin

Une extraordinaire découverte. Je ne connaissais rien de Bénédicte Heim. C’est d’une telle originalité d’écriture et d’une telle beauté.

Claudine Bergeron