Après des décennies à naviguer d’un port à l’autre, le capitaine Mitsos Avgoustis a fait son temps. C’est en tout cas l’avis de son armateur qui le somme de rentrer définitivement au bercail. Donc auprès de sa femme Flora, de ses trois enfants, d’une petite-fille qu’il n’a jamais connue et de Litsa sa maîtresse, Pénélope qui excelle dans l’épistolaire pour dire l’amour qui la ravage depuis le premier jour.
Mais Avgoustis est-il à même de résister au chant des sirènes de l’océan lui qui se refuse de quitter l’ Athos III, ce cargo plein de ses démons et secrets. Et s’il sait affronter les tempêtes de sa vie en mer, celles qu’il a engendrées sur terre sont plus cinglantes et douloureuses.
Un roman enchanteur plein d’humour et de tendresse sur la vie des marins qui résonne comme un hommage […] Un ouvrage dont le traducteur René Bouchet réussit pleinement à rendre l’écriture éblouissante : l’absolue maîtrise narrative comme la fantaisie baroque et la puissance suggestive de la langue de son auteure. […] La Houle est porté par une voix puissante et singulière qui vient redorer le blason du roman trop souvent submergé à notre époque par une actualité uniformisante asséchant l’imaginaire.
Pour tenter de préciser l’indéniable charme de ce roman, nous pourrions situer les discours qu’il déjoue. Mitos ne saurait être pris pour Ulysse, son errance grandement dépasse la mare nostrum. On ne sait d’ailleurs si l’on peut véritablement qualifier La Houle de roman de mer, il donne plutôt à voir l’éloignement, cette infranchissable distance entre les gens à laquelle le capitaine croit pouvoir échapper par la fuite.