Un jour, quelqu’un est foudroyé par la cueillaison d’une rose.
Pour raconter cette histoire, il faut partir de zéro : la rose, bien sûr, mais aussi, aussitôt, l’amour, la mort, l’enfance, les livres, les séries policières.
Simon Crubel est amoureux. Amoureux et bibliothécaire.
Attendons-nous au pire.
Voilà de quoi, je vous le promets, illuminer le printemps à venir : le délicieux roman de Luc Blanvillain est (une fois de plus) un petit bijou d’une élégance rare, tout aussi brillant, maîtrisé, drôle et subtil que ses précédents ouvrages. La rose du titre (qui est à lui seul un modèle d’intelligence) donne le ton : la beauté y côtoie les épines. On y savoure chaque phrase, et la dernière ligne arrive bien trop vite.
On sent chez Luc Blanvillain, comme d’habitude, une fine observation de ses contemporains - écrivains inclus - qu’il prend un malin plaisir à enfermer dans des livres pour mieux en extraire le jus, avec un sens remarquable de la mise en scène et des dialogues. Sur les roses se lit le sourire aux lèvres, avec parfois un éclat de rire (les discussions littéraires entre Simon et Antoine sont irrésistibles) même si les larmes ne sont jamais loin, et comme une envie d’aller plus souvent observer l’écosystème d’une bibliothèque.