Peut-on raconter que sur le chemin de l’école on a croisé des enfants décharnés, affamés, malades et qu’on s’y est habitué ? Qu’on a vécu dans une grande maison blanche avec des domestiques et giflé son amie noire ?
En quête de son enfance vécue au Rwanda et à Madagascar – une période des plus heureuses de son existence –, Fanny Wobmann tente de se la remémorer entre passé ambigu et frustration des souvenirs. Doucement, une histoire se dessine, mais comment se l’approprier ?
Des sapins du Jura neuchâtelois aux baobabs malgaches, s’élabore un récit poétique et politique qui décortique les rapports de pouvoirs et revisite l’enfance d’une manière atypique, tandis que le présent se vit comme une forêt en mouvement.
Les arbres quand ils tombent est un récit hybride tenant tant de l’autobiographie que de l’enquête qui s’avère surtout une quête d’identité et de vérité venant bouleverser les propres perceptions ou interprétations de l’auteure et le récit familial en sondant sans tabous la pensée occidentale dominante dans laquelle elle s’insère.
Les arbres quand ils tombent évoque, dans un mouvement de balancier qu’épouse l’écriture de Fanny Wobmann, tant les forêts jurassiennes que celles de Madagascar. Il suggère aussi la chute des totems, des idoles qui seraient ici les souvenirs idéalisés de l’enfance.