« J’écris de la prison qu’est mon corps et de la cellule où on l’a enfermé. J’écris d’un pays geôlier et d’une époque à camisole exigeant des femmes qu’elles engendrent et punissant celles qui y faillissent. J’écris pour que nous nous souvenions qu’il n’en a pas toujours été ainsi.»
Dans le monde de la narratrice, la liberté des femmes à disposer de leur corps n’existe plus, l’interruption volontaire de grossesse est considérée comme un homicide aggravé, avortement et fausse couche confondus.
Histoire de femmes en insurrection, de solidarités obstinées, de luttes anciennes à recommencer, MURmur raconte la régression et la répression de ce droit élémentaire, mais aussi le courage d’y résister et la détermination à se révolter.
Caroline Deyns a l’art de la rupture et du retournement : d’un mot à l’autre, ou d’une situation à l’autre. Elle sait écrire, frapper là où il faut, étourdir l’adversaire et même les convaincus : elle connaît l’art de la nuance et de la rhétorique. Et se tient là où on ne l’attend pas.
Atypique aussi explosif qu’empathique d’une inventivité formelle et stylistique percutante […] Ce roman d’une grande qualité littéraire est de plus une célébration, une exaltation du pouvoir des mots à «ébruiter» le murmure des résistances clandestines et à dynamiter les murs qui enferment.