Un plat de sang andalou

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David M. Thomas

Un plat de sang andalou

No pasarán. Cet étonnant roman sur la guerre d’Espagne a été écrit en français par un Gallois. Il est le premier d’une trilogie consacrée au combat des Républicains.
Entre lyrisme désespéré et trivialité assumée, grands idéaux et mesquineries se côtoient. Virtuose des dialogues polyglottes, David M. Thomas impose sa voix singulière et nous rend familiers «tous ces internationaux […], tous ceux qui ont vécu mille anabases et mille Iliade». Un hommage à l’insoumission obstinée des humbles, à ceux qui ont fait passer la lutte contre les dictatures avant le patriotisme pour empêcher de «mettre le pied franquiste à l’étrier».

Marie Hirigoyen (le Jardin des lettres à Craponne) Page des libraires n° 131, septembre 2009

Au fin fond de l’Andalousie, une petite ville portuaire oubliée du monde est sur le point de faire la une de la presse internationale. Il y aura des morts et des blessés. Des protestations et des déclarations pieuses aussi. Puis Almeria retombera dans l’oubli, la guerre civile espagnole se joue ailleurs : à Valence ou à Barcelone comme à Londres, Paris et Moscou.
Le fils de docker londonien enseveli sous les bombes, l’Allemand antifasciste déserteur de la Luftwaffe, la guerrillera réfugiée de Málaga, le soldat italien promis à un sort des plus atroces et le chef charismatique d’une ville incontrôlable qui ne se laissera pas désarmer, tous, ils seront oubliés. Qu’importe. Barcelone tombera, Madrid tombera, mais les petites gens d’Almeria résisteront jusqu’au bout.
Un plat de sang andalou est le premier roman d’une trilogie qui retrace la terrible iliade des républicains espagnols, de la guerre civile à la défaite, des camps de la mort nazis à la longue et impitoyable dictature du général Franco.

Actif lors de la grande grève des mineurs britanniques dans les années 80, David M. Thomas (né en 1959), fils d’un Gallois, vit maintenant à Limoges. Il écrit en français. Peut-être ses origines nationales et syndicales expliquent-elles le relief que prennent dans Un plat de sang andalou les conflits identitaires et idéologiques qui compliquèrent la tâche des républicains lors de leur lutte contre le soulèvement nationaliste.
Fondé sur des descriptions froides et sèches, sur des dialogues au rythme juste et soutenu, Un plat de sang andalou célèbre la résistance oubliée d’Alméria, ville médiatiquement sans importance, où le combat, les haines, les grands idéaux, l’héroïsme et la cruelle médiocrité s’entremêlent comme sur d’autres « théâtres » plus célèbres de la guerre civile. Premier d’une trilogie qui mènera jusqu’à la défaite, à l’exil, aux camps français puis nazis et aux années noires d’un franquisme interminablement vindicatif, ce roman « européen » témoigne d’une inspiration renouvelée chez ceux qui n’ont pas connu directement cette période.

Jean-Maurice de Montrémy Livres-hebdo, 3 juillet 2009
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David M. Thomas

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