Cloués au port

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Jacques Josse

Cloués au port

Lyrique, touchant, poétique, ce court roman nous fait découvrir une Bretagne discrète mais réelle, où la mer omniprésente finit par vous laisser un goût de sel sur les lèvres. Le Capitaine, marin sans navire contraint de rester à terre, est un personnage taillé dans le granit que vous n’oublierez pas de si tôt !

Frédéric Tué L'Odyssée, Saint-Malo, 10 février 2011

Rêveur raconteur, le Capitaine est l’une des figures du bar Chez Pedro. Le soir, Jimmy, ex-grutier sans emploi, s’installe pour boire à ses côtés, l’écouter et prendre place dans l’étrange chronique collective dentelée de disparus, d’énigmes, de voyages et de coups du sort de ce petit port de Bretagne.
Autour d’eux bourdonnent d’autres voix qui se perdent : chasseurs, boulistes et solitaires qui n’ont trouvé meilleur refuge pour fuir la canicule qui sévit. Pas de quoi entamer le débit du Capitaine, qui s’en va parler aux morts du cimetière d’en face dès que les vivants semblent un peu moins attentifs à ses propos. En cet été torride, la vie s’effiloche plus vite que d’habitude. Les plus faibles tombent, d’autres s’éteignent à petit feu, emportant avec eux des pans d’histoires et de solitudes que le narrateur de Cloués au port s’attache à restituer.

Jacques Josse poursuit son exploration d’une zone indécise entre récit et poésie en prose.

L’océan hurlé, en souvenir et en littérature, à la face d’un monde qui abandonne.

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Jacques Josse Jacques Josse

Jacques Josse

Jacques Josse est né en 1953 dans les Côtes d’Armor. Il vit à Rennes. Où il travaille, écrit et publie poèmes et récits. Il tient une chronique...

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Texte magnifique, oui, texte de poète, que ce Cloués au port. Sans lyrisme excessif ni douceâtre […] En un mot : magnifique, je le redis, pour enfoncer le clou.

Jacques Josse est à l’écoute des grands passages : de la vie à la mort et de la mort au récit.

Dominique Dussidour remue.net

Le récit poignant d’un dépassement.

Le texte qui est en hymne aux humbles, aux déshérités, à ceux qui n’ont que le verbe et le boire, se déploie comme une rugueuse élégie et la langue en ses frasques, ses saccades et son inventive gouaille n’est pas sans évoquer celle du merveilleux écrivain qu’est Jacques Serena.

Bénédicte Heim Livres-addict.fr

Jacques Josse semble avoir construit son récit sur cette phrase de Patrick Kermann, placée en exergue du livre : « Ce n’est pas parce qu’on est mort qu’on n’a plus rien à dire. » Le Capitaine, figure du bar Chez Pedro, situé dans un petit bort breton, parle aux morts et raconte les morts. Pendant qu’il déblatère et convoque Stevenson, Albert Londres ou Melville, les vieux du village tombent comme des mouches, victimes de la canicule. Un court roman avec lequel, à l’instar de Jimmy, ex-grutier chômeur et alcoolique, nous resterons cloués au port.

Sarah Interlignes, Limours, janvier 2011

Son texte peut-être le plus chantant, bijou littéraire où le vent et les éléments autant que les marins à quai et les morts endossent les meilleurs rôles en ce théâtre à ciel ouvert qu’est notre monde à bout de souffle.

Jean-Claude Leroy Médiapart

Poète et breton, Jacques Josse a écrit ce court roman fait d’hommes, de comptoir et d’histoires. Les premiers se tenant au chaud des deux autres. Il y en a un qui raconte, les autres écoutent, rêvent, s’évadent ou plongent dans leurs souvenirs. Soit trois fois rien, mais un bonheur par le ton, l’ambiance, la phrase.

Daniel Martin La Montagne, 20 février 2011

On retrouve l’écriture précise, sobre, concrète de Jacques Josse, nourrie notamment de nouvellistes comme Raymond Carver ou Mario Rigoni Stern. La vie est brossée à pleines mains, débordante d’humanité.

Gérard Pernon Ouest-France, 9 février 2011

Parce que rien ne dure jamais.

Jolie écriture, regard pointu…

Martine Laval telerama.fr

Hardi ce Capitaine d’un long-cours, bien souvent amarré à la jetée, qui rêve du monde accoudé au bar de Pedro où Jimmy l’attend toujours. On rêve, on parlement, on boit beaucoup. Certaines mauvaises langues disent que Dieu a inventé l’alcool afin que les Bretons ne dominent pas le monde. Peut-être pas faux, dirait Pedro. Et cet été-là, Dieu qu’il fait chaud ! Alors ça boit et ça meurt. Mais le Capitaine, droit dans ses bottes, raconte. C’est qu’il en connaît des histoires ! Il a voyagé dans les livres plus que sur les bateaux, et qu’est-ce que ça peut faire, tout ça ?! Ce sont des voyages, des aventures que Jimmy boit autant que les verres sur le comptoir. Et que je te convoque Homère, Loti, Albert Londres au rapport ! Y a de la vigueur jusqu’à la tempête de Turner, pour vous dire que ça ne rigole pas. Bref, c’est beau comme du Julien Gracq qui aurait abusé de la fine du patron, celle qu’il réserve à ses meilleurs clients et qu’il cache dans un coin de son bar, je ne vous dirai pas où…

Jean-François Delapré, librairie Saint-Christophe, leneven Page des libraires, janvier-février 2011

Un beau texte. Tenu de bout en bout par une écriture réfléchie. […] L’auteur n’a pas son pareil pour évoquer le ballet des vivants autour des morts, « tous agrippés les uns aux autres devant le lit mortuaire » dans une « volée d’effusions, d’embrassades, de joues humides et de petits cris crispés ».
n n’est jamais ici dans le cliché attendu de l’âpreté rustique ou du commérage fielleux. L’alcool des uns, la folie des autres n’agissent pas comme ferments de violence. Au contraire, l’univers du récit progresse dans une sorte de douceur bienveillante. Attentif à la compréhension des drames familiaux et des solitudes souffrantes, à la force tranquille du lien qui unit les êtres par la grâce des soliloques, du bistrot et de la mémoire partagée. Et par-dessus tout, de cette écriture rêveuse douée d’un fort pouvoir de réconciliation.

Georges Guitton Place Publique, mars-avril 2011

Port d’attaches
Il ne faut pas craindre, en ouvrant Cloués au port de Jacques Josse, d’entrer de plain-pied dans un monde quasi fantomatique, celui du Capitaine, personnage central d’un récit au style âpre et fort.
Histoires d’hommes en perdition, de marins qui chaloupent, de chasseurs… peu importe. Entre bar et cimetière, les divagations doivent autant aux alcools ingurgités qu’à la canicule qui écrase le petit port breton. Vivants ou morts, comme au théâtre, les personnages défilent ici, croqués avec malice et empathie. La Taille, Jimmy et sa mère, notamment, sont bien comme le Capitaine, cloués au sol. Rude mais beau voyage initiatique, voire métaphysique, au pays d’un conteur qui connaît ses classiques et s’est nourri des récits de Conrad, Melville ou autre écrivain-voyageur.

Sophie Patois Le français dans le monde, mars-avril 2011

C’est infiniment beau. Lourd, lent, prenant.
La Bretagne demeure intérieure, même au bord de la mer. C’est comme un poids de terre que l’eau n’engloutit pas. Ceux qui partent reviennent. Et restent à tout jamais, laissant au loin les rêves, les histoires, la jeunesse. On raconte un peu, mais il n’y a pas grand monde pour comprendre ça. Au comptoir de Chez Pedro, le soir, il en est quelques-uns qui écoutent le capitaine. Un déjà très ancien de la marine marchande ; vieux bonhomme échoué, rapatrié de tout. Il vocifère un peu, boit encore, abandonne et s’en va voir les tombes ; les gens qui sont dedans. « Entre le bistrot et la mer, il y a le cimetière. » Singulière chronique des vivants et des morts d’un petit port breton, Jacques Josse, ce poète, cet auteur de récits en éclats, entortille les destins tragiques et les souvenirs pieux. Il brasse le tréfonds et l’écume. C’est infiniment beau. Lourd, lent, prenant.

Xavier Houssin Le Monde des livres, 25 mars 2011

On ressort de ce livre bousculé, ému.
Le style de Jacques Josse est clair, précis, mais aussi riche et musical : on sent le poète derrière le romancier, l’écrivain habitué à peser chaque phrase, chaque syllabe, et sachant que là où un mot suffit il ne sert à rien de s’évertuer à essayer d’en caser deux. Ses héros sont dessinés avec finesse et amour et, même si son roman ne nous parle que de morts et de fantômes, il n’en représente pas moins un immense hymne à la vie et un message d’espoir pour toutes celles et tous ceux qui ne parviennent plus à retrouver leurs marques dans le monde aseptisé, euphémisé et robotisé que l’on s’acharne à nous imposer. Bref, on ressort de ce livre bousculé, ému, avec le sentiment d’avoir reçu une leçon d’humanité. Et par les temps qui courent, c’est le genre de petit plaisir qu’il serait bien malvenu de bouder.

Stéphane Beau Le Magazine des livres, n° 29, mars 2011

L’écriture est souple, à peine nerveuse, jamais brutale, toujours précise et évocatrice. On sent la volonté d’aller à l’essentiel par la voie du détail juste, en veillant à ne pas charger mais sons non plus tomber dans l’atonie d’une prose blanche et anesthésiante. Ça bouge, c’est coloré, c’est plein de matière et de grain ; sans doute est-ce pour cela que c’est grave et riche.

Emmanuel Malherbet Le Magazine des livres, n° 29, mars 2011

Ici une écriture précise, sobre, concrète porte magnifiquement des histoires de vivants et de morts au cœur d’une Bretagne discrète mais réelle. Entre terre et mer, touché par le lyrisme et la poésie de ce court roman, le lecteur reste vraiment cloué au port. Tant mieux !

Emmanuelle George Gwalarn, Lannion, 1er avril 2011