Mourir de mère

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Michael Lentz

Mourir de mère

Voici un livre, rare et audacieux, qui commence, oui, commence en eau de boudin, au risque de ne pas être lu au-delà du dégoût de la première goulée. […] cette langue scandée qu’on a du mal à ne pas lire à haute voix, d’une savante familiarité, nourrie de répétitions, psalmodiée, ne s’adresse pas seulement à l’intelligence déroutée du lecteur, ballottée par les sauts d’un récit en spirale ressassée, elle s’adresse à son pouls, à sa respiration haletante et navrée de ne pas tout comprendre. Il n’y a rien à comprendre, juste à se laisser raconter des histoires, pour retarder le moment où Lentz dira que sa mère est morte.

Jean-Baptiste Harang Le Magazine littéraire

« c’est un trou démesuré maintenant qu’elle n’est plus là. un cratère. et sur ce cratère glisse notre absence. »
« Mourir de mère » sont les mots, sobres, secs et nécessaires d’un fils qui ne peut se résigner à cette disparition. Titre aussi de cette ultime partie, point de fuite vers lequel converge l’ensemble des textes et qui éclaire rétrospectivement toute la construction, aussi brillante que déconcertante. La mort fait imploser un monde absurde et fantastique.
L’existentiel y est grotesque, le tragique sans peur du ridicule tandis que le mouvement d’écriture en fait claudiquer le sens et heurte la forme finalement réduite à ce seul fait : une porte qui se ferme sur ce qui n’est déjà plus qu’un souvenir de mère au fond d’un lit d’hôpital.

“quelqu’un” meurt. que faire ? on pleure à en pâlir. que faire d’autre ? on regarde très profond”

Jacques Josse remue.net

Un virtuose de la langue et un observateur distancié qui, par la langue, se sauve du monstrueux : la prose de Michael Lentz dans Mourir de mère, présente une grande diversité de textes et de tons.

Urs Bugmann Luzerner Zeitung, 25 février 2002
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Michael Lentz Michael Lentz

Michael Lentz

Poète, musicien et écrivain allemand, Michael Lentz est né en 1964 et vit entre Berlin et Leipzig. Il obtient en 2001 le prix Ingeborg-Bachmann pour son texte Mourir de mère...

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Mourir de mère a reçu en 2001 le prestigieux prix Ingeborg-Bachmann, qui a une spécificité : les candidats tentent de séduire le public et le jury en lisant des extraits de leur ouvrage. Michael Lentz, spécialiste de la déclamation, avait convaincu tout le monde non seulement par la qualité de son texte, mais aussi par ses talents de lecteur. Avec sa syntaxe déstructurée, sa ponctuation alambiquée et son refus des majuscules, Mourir de mère est un texte expérimental, qui réunit plusieurs courts récits. Dans celui qui donne son titre à l’ensemble, Lentz «décrit comment son père lui a appris au téléphone la mort de sa mère, il la décrit elle, telle qu’elle était la dernière fois qu’il l’a vue, il décrit comment le cancer s’est étendu des intestins au foie, il décrit son propre désarroi et comment elle a perdu le contrôle de son propre corps», résume Claudia Voigt dans le Spiegel, ajoutant que «les formulations de Lentz sont si précises qu’elles font souffrir, bouleversent et confèrent à la mère une immense dignité».

Books, 1er décembre 2011

La littérature allemande a gagné une voix puissante.

Frankfurter Allgemeine Zeitung

Impétueux et désespéré, désespérément drôle.

Die Welt