« c’est un trou démesuré maintenant qu’elle n’est plus là. un cratère. et sur ce cratère glisse notre absence. »
« Mourir de mère » sont les mots, sobres, secs et nécessaires d’un fils qui ne peut se résigner à cette disparition. Titre aussi de cette ultime partie, point de fuite vers lequel converge l’ensemble des textes et qui éclaire rétrospectivement toute la construction, aussi brillante que déconcertante. La mort fait imploser un monde absurde et fantastique.
L’existentiel y est grotesque, le tragique sans peur du ridicule tandis que le mouvement d’écriture en fait claudiquer le sens et heurte la forme finalement réduite à ce seul fait : une porte qui se ferme sur ce qui n’est déjà plus qu’un souvenir de mère au fond d’un lit d’hôpital.
“quelqu’un” meurt. que faire ? on pleure à en pâlir. que faire d’autre ? on regarde très profond”
Un virtuose de la langue et un observateur distancié qui, par la langue, se sauve du monstrueux : la prose de Michael Lentz dans Mourir de mère, présente une grande diversité de textes et de tons.