Tombeau pour un excentrique
Érik Bullot

Tombeau pour un excentrique

Où il est question de résurrection par la vivacité d’une langue unique.

On est fasciné par la vitalité, par le mouvement imprégnant ce texte dont l’accumulation amplificatrice des mots et le défilement des images donnent le tournis […] Un livre à l’humour incongru d’une grande qualité intellectuelle et poétique. Un livre jubilatoire qui nous grise de mots et d’images.

Emmanuelle Caminade L'Or des livres

« L’alcool se liquéfie en passant par les intestins du serpent », lança Wilfrid, fébrile, agité en tous sens à la vue de l’alambic posé au centre de la place de la mairie, face au Goulet-Turpin. Le distillateur versa le marc de raisin dans sa bouilloire. Son écharpe tricolore en écu (il sortait du conseil municipal), les mains sur les genoux, mon grand-père écoutait le grésillement tuyauté de la liqueur. « Visite les entrailles de la Terre, cadet ! Ce qui passe ici se passe en toi, de la même manière. Tout au plus sommes-nous machinés comme des tuyaux d’orgue, des souffleries, des cucurbites échauffés à la moindre émotion, un clapet cliquette : c’est la parole ! »
Portrait de Wilfrid, grand-père, en imprécateur colérique, pêcheur ivre, poilu astronome, spirite macabre, maître queux oriental, furet latiniste, voyant, topographe solitaire, étrusque picard, souffleur perplexe et… momie.

Erik Bullot peint un portrait sensible, fictif et onirique, des bouillonnements et autres alchimies de ce mirifique [grand-père], de l’intensité de cette vie dans une évocation drôle et grave. Tombeau pour un excentrique, dans sa vivacité, dans la plasticité de sa prose, ses torsions sémantiques et syntaxiques, séduit […] On peut jauger un livre à la dose de vie qu’il suscite, à l’intensité qu’il parvient à lui restituer. À ce titre, c’est une admirable réussite.

Marc Verlynde La Viduité

Une langue débordante de vitesse et de tendresse : les phrases se bousculent, s’entrecoupent, mêlent l’oralité aux expressions les plus soutenues. Ça va vite dans ce livre qui convoque les souvenirs cul par-dessus tête. Tellement vite que de cette friction où l’on passe sans cesse du présent au passé l’illusion de la vie renaît […] Ce récit fourmille d’inventions et de trouvailles, il parvient l’exploit d’être résolument du côté de la vie pour dire la mort. Et s’achève de façon magistrale.

Eric Pessan, écrivain, lecteur
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Érik Bullot Érik Bullot

Érik Bullot

Érik Bullot est né en 1963. Il est écrivain, cinéaste et photographe. Après des études à l’École nationale supérieure de la photographie (Arles) et à l’IDHEC (Paris), il réa...

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C’est un portrait littéraire, conçu par petites touches, et dans le désordre, au fil de ses souvenirs, que s’attache à construire Erik Bullot. Les facéties, les humeurs changeantes, les rêves éveillés et les contradictions assumées du grand-père traversent son roman. Il leur redonne vie en les déployant grâce à une écriture dense, fouillée et visuelle.

Jacques Josse remue.net

Érik Bullot enchante les pages. Le portrait atypique de Wilfrid dont on le verrait bien maire dans Clochemerle de Gabriel Chevallier. Conscient du temps présent, épris de symbolisme. Le temple jusqu’aux pavés (mosaïques) de la cuisine. Le récit est un feu de St Jean, lorsque l’on saute au-dessus des flammes.

Dans un brillant vertige de mots, le tombeau s’élabore, lyrique ou déroutant, éblouissant d’inventivité verbale pour donner vie à un excentrique nommé Wilfrid.

Une langue d’une densité impressionnante. On ne peut nier à Erik Bullot un très grand talent d’écriture. On est constamment soumis à ce fluide vivifiant de l’écriture […] On assiste à la puissance résurrective de la langue.

Nikola Deslescluse Willaert