La guerre fait rage en Épire. Le village de Povla, à un souffle de la frontière albanaise, est pillé et brûlé. Alexo part avec un groupe de femmes troquer des cuivres et des tissages contre de la nourriture de l’autre côté de la ligne de démarcation – un périple riche en rencontres et malencontres.
Quand un régime stalinien s’instaure en Albanie et que le pays se ferme hermétiquement, Sofia, la sœur d’Alexo, se retrouve coupée des siens pendant des décennies. Humiliations, emprisonnements, déportations sont le lot de la communauté grecque dans l’Albanie communiste.
À l’hiver 1990, Shpejtim, le petit-fils de Sofia, entreprend la périlleuse traversée des montagnes pour rejoindre la «mère patrie» et découvre une Grèce autre que celle dont il avait rêvé.
À travers ces trois voix, c’est le destin de tous les otages de l’Histoire que raconte Sotiris Dimitriou, dans une langue vive et savoureuse au plus près de l’oralité populaire, en une célébration de la parole des humbles.
Poignant : tel est le terme qui s’impose en refermant ce livre insolite […] Faire le récit de l’imbroglio perpétuel que furent les relations gréco-albanaises sur trois générations sans assommer le lecteur, est une performance […] Une langue enracinée, rude, vivante, riche, musicale.
Outre son âpreté, son réalisme et sa précision historique, qui participent à la force de ce roman, il convient également de noter la singularité de la langue, proche de l’oralité […]Une langue riche et expressive, celle que Sotiris Dimitriou s’est forgé en écoutant parler sa mère et les autres villageoises.