Murmures de glace

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Bettina Balàka

Murmures de glace

Un thriller historique redoutablement efficace.

Christine Lecerf Le Monde des livres

Vienne, 1922. Balthasar Beck rentre chez lui après sept années de guerre et de captivité en Russie. Issu de la bonne bourgeoisie autrichienne, cet ex-officier de l’armée impériale et royale et ancien inspecteur de la police criminelle constate l’effondrement de la double monarchie et la disparition des valeurs auxquelles il croyait.
Pendant son absence, Marianne, sa femme, a accouché d’une petite fille et mené sa propre guerre contre le manque de nourriture et de chauffage, l’inflation galopante dans une ville devenue métropole de la misère. Comment vont-ils renouer l’un avec l’autre ?
Le retour de Beck « à la vie civile » coïncide avec une étrange découverte : un squelette exposé sur un tapis de feutre vert dans la cour intérieure d’un immeuble. L’enquête est confiée au jeune inspecteur Julius Ritschl, que seconde le médecin légiste Anna Prager. Quelques jours plus tard, le signalement d’un cadavre horriblement défiguré conduit les policiers à bord d’un moulin flottant. Leurs investigations révèlent que les deux affaires ont un point commun : Balthasar Beck.

Au bout de quelques pages, on croit lire un inédit de Joseph Roth, et puis non, plutôt un polar de Mankell, à Vienne cette fois. Fausses pistes. L’auteure s’appelle Bettina Balàka et elle a réussi à écrire un roman sensationnel sur la Vienne morbide des années vingt : thriller, tableau social, tragédie — une œuvre grandiose.

Werner Krause Die Kleine Zeitung

Murmures de glace, le dernier roman de Bettina Balàka, raconte les difficultés de réinsertion des anciens soldats de l’armée impériale d’Autriche-Hongrie au lendemain de la Première Guerre mondiale. De retour de captivité, ils découvrent un pays qui a changé de régime et dont les frontières ont été re-dessinées. Certains, complètement déboussolés, versent alors dans la violence, le meurtre.

William Irigoyen La Quinzaine littéraire, 16-31 mars 2012
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Bettina Balàka Bettina Balàka

Bettina Balàka

Bettina Balàka est née en 1966 à Salzbourg et vit à Vienne. Elle est l’auteure de romans, nouvelles, essais, pièces de théâtre et créations radiophoniques. Murmures d...

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Valse macabre
Vienne, automne 1922. L’ex-officier de l’armée impériale et royale, Balthasar Beck, ancien inspecteur de la police criminelle, rentre à Vienne après sept ans de guerre et de captivité dans les steppes de Russie. L’empire s’est entre-temps désagrégé et Marianne, sa jeune épouse juive, a mis au monde leur petite fille dans une République incertaine. Beck a 34 ans, six dents en moins et des souvenirs lancinants plein la tête. Ce fils de bourgeois a traversé l’ivresse sanguinaire avec la noblesse d’un Joseph Roth et la lucidité d’un Karl Kraus. Or le retour de Beck coïncide avec une série de macabres découvertes. Et le jeune inspecteur Ritschl, chargé de l’enquête, ne rêve que de corps sain et de race pure. A l’instar de la sémillante Anna Prager, jeune médecin légiste aux longues mains gantées de plastique, Bettina Balàka, née en 1966 à Salzbourg, fouaille avec maîtrise le cadavre mutilé de la métropole autrichienne dans l’entre-deux-guerres. Un thriller historique redoutablement efficace.

Christine Lecerf Le Monde, 6 janvier

Le lecteur pensera être embarqué dans un polar classique, la Vienne reconstituée des années 20 fournissant un décor insolite. Mais rien de tout cela ne va vraiment arriver. Bettina Balàka a plusieurs cordes à son arc sans compter celles qu’elle extrait des hardes et cauchemars de son antihéros, ou de la vie ordinaire des femmes entre elles en temps de guerre et en voie de déclassement. Bettina Balàka, mène de front, trois ou quatre récits ou registres différents. Beck sur le front russe et ses camps, l’enquête policière, le récit des femmes, la sociologie des décadences de l’empire austro-hongrois, le portrait d’une Vienne saisie par la valse des convulsions politiques !
Cette construction pourrait entraîner la lassitude ou l’agacement du lecteur. Au contraire c’est précisément ce qui le retient au cœur de ce livre […] Recommandé.

Daniel Bégard Olé, 22 février 2012

On ne connaissait pas jusqu’ici en France Bettina Balàka, qui n’avait pas encore été traduite. C’est chose faite — et bien faite — grâce aux remarquables éditions Quidam. La quatrième de couverture annonce d’emblée la couleur : «On croit lire un inédit de Joseph Roth, et puis non, plutôt un polar de Mankell, à Vienne cette fois.» Murmures de glace, c’est en effet tout cela. Car l’auteur parvient à mener de front trois facettes d’un même récit : l’intrigue autour d’une série de meurtres dans la capitale autrichienne de l’après Première guerre mondiale, des épisodes du conflit qui a ensanglanté l’Europe quelques années auparavant, et le retour à la vie civile du personnage principal, le lieutenant Balthasar Beck. L’ensemble donne un texte ambitieux qui, s’il démarre lentement, gagne peu à peu en suspense et en envergure.
La traduction est, de plus, à la hauteur, et rend bien les phrases amples de l’auteur, donnant autant de scènes marquantes où inventivité narrative et précision dans l’analyse psychologique se conjuguent. Comme l’a également écrit Roth : «Ne craignons pas d’appeler la douceur par son nom».

Librairie Graffiti, Waterloo