Vienne, 1922. Balthasar Beck rentre chez lui après sept années de guerre et de captivité en Russie. Issu de la bonne bourgeoisie autrichienne, cet ex-officier de l’armée impériale et royale et ancien inspecteur de la police criminelle constate l’effondrement de la double monarchie et la disparition des valeurs auxquelles il croyait.
Pendant son absence, Marianne, sa femme, a accouché d’une petite fille et mené sa propre guerre contre le manque de nourriture et de chauffage, l’inflation galopante dans une ville devenue métropole de la misère. Comment vont-ils renouer l’un avec l’autre ?
Le retour de Beck « à la vie civile » coïncide avec une étrange découverte : un squelette exposé sur un tapis de feutre vert dans la cour intérieure d’un immeuble. L’enquête est confiée au jeune inspecteur Julius Ritschl, que seconde le médecin légiste Anna Prager. Quelques jours plus tard, le signalement d’un cadavre horriblement défiguré conduit les policiers à bord d’un moulin flottant. Leurs investigations révèlent que les deux affaires ont un point commun : Balthasar Beck.
Au bout de quelques pages, on croit lire un inédit de Joseph Roth, et puis non, plutôt un polar de Mankell, à Vienne cette fois. Fausses pistes. L’auteure s’appelle Bettina Balàka et elle a réussi à écrire un roman sensationnel sur la Vienne morbide des années vingt : thriller, tableau social, tragédie — une œuvre grandiose.
Murmures de glace, le dernier roman de Bettina Balàka, raconte les difficultés de réinsertion des anciens soldats de l’armée impériale d’Autriche-Hongrie au lendemain de la Première Guerre mondiale. De retour de captivité, ils découvrent un pays qui a changé de régime et dont les frontières ont été re-dessinées. Certains, complètement déboussolés, versent alors dans la violence, le meurtre.